120 personnes ont assisté à ce débat sur les politiques régionales européennes organisé par le Mouvement européen Pas-de-Calais
François Vié, président du Mouvement Européen Pas-de-Calais a indiqué les raisons de cette réunion. En pleine réforme territoriale, fusion des régions Nord Pas-de-Calais et Picardie, élections régionales en décembre, il a paru opportun de mieux faire connaître des politiques mal connues, alors qu’elles bénéficient quotidiennement aux acteurs économiques et sociaux de terrain et à la population.
Deux exposés ont eu lieu en introduction :
Jean-Charles Leygues, ancien Directeur général adjoint aux politiques régionales et Conseiller spécial auprès du Commissaire à la politique régionale a présenté les raisons de ses politiques, les bénéficiaires, les moyens.
Anne Wetzel, Directrice Europe de la région Nord-Pas-de-Calais, a présenté les réalisations financées par les fonds européens et les projets de coopération interrégionale.
La première table ronde a permis de prendre connaissance des réalisations de deux entreprises et de deux associations : Nord France Amoçage, au profit des entreprises naissantes, McCain, grande entreprise de l’agro-alimentaire, le Groupement régional des entreprises d’insertion par l’économie de Picardie, le Centre Permanent pour l’Initiation à l’Environnement de l’Artois.
Un premier échange a permis d’aborder les priorités de la politique régionale (solidarité/compétitivité), la complémentarité de cette politique avec le Plan Juncker d’investissement. Des regrets ont été émis sur la disparition, dans la nouvelle période de programmation, de la possibilité de financement de certains programmes sociaux à 100% par l’Europe. La répartition des rôles entre Commission Européenne, Etat et régions a été explicitée par Jean-Charles Leygues, de même que le rôle essentiel des services régionaux pour assister les demandeurs de fonds européens.
La deuxième table ronde a recueilli les témoignages de deux élus :
Brigitte Fouré, maire d’Amiens et ancienne députée européenne a indiqué les principales réalisations permises dans sa ville par les financements européens, puis a fait part de sa conception du rôle de la future grande région en Europe.
Frédéric Cuvillier, député-maire de Boulogne, ancien ministre, a évoqué les réalisations de sa ville et au-delà les enjeux régionaux : pêche, ports, canal Seine-Nord. Il plaide pour une région qui est naturellement, par son histoire et sa localisation une région d’ouverture et d’échanges.
Les échanges avec la salle ont montré l’étonnement de certains citoyens que ces politiques soient si mal connues. Les réponses des élus ont confirmé la difficulté de communication avec la population, parfois favorisées par une tendance des élus nationaux et locaux à s’approprier la paternité des projets cofinancés sur fonds européens, et par l’absence de représentants des institutions européennes sur le terrain.
A une question sur les lourdeurs de l’administration européenne il a été répondu qu’il n’y a que 38 000 fonctionnaires européens dont 12 000 pour assurer des traductions. La politique régionale est par ailleurs une politique partagée où les régions et les Etats décident des projets, dans un cadre européen et sous surveillance de la Commission.
Sur la répartition de moyens entre l’économique et le social, il a été expliqué que ces deux domaines ont toujours été couverts par la politique régionale. Des questions diverses ont porté sur projet de traité transatlantique et les réfugiés. A la question « est-il envisageable de sanctionner un Etat qui refuse des demandeurs d’asile en réduisant ses fonds structurels », il a été répondu que ce serait politiquement dangereux.
Les trois élus, y compris Rudy Elegeest dans son propos de conclusion, ont appelé à une prise de conscience de la réalité d’une Europe présente aux côté des citoyens notamment par sa politique régionale : bus urbain, aide à l’emploi, baisse de coûts de téléphone, qualité de l’environnement, logement …. Les thèses eurosceptiques d’une Europe lointaine, bureaucratique et coûtant cher progressent. Une information intensive des citoyens pourrait permettre de les contrer.
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