Nouvelles d’Europe – janvier 2020

L’Europe sans le Royaume-Uni

Lettre d'information du ME62

En 2016 52% des Britanniques ont voté par référendum pour quitter l’Union européenne. Le 12 décembre, ils ont voté à 53% pour les partis favorables à un second référendum. Mais le mode de scrutin des élections législatives est brutal (uninominal à un tour par circonscription). Les « Brexiters » (Conservateurs et Parti du Brexit) n’ont présenté qu’un candidat par circonscription, tandis les partis du « Remain », (Travaillistes, Libérauxdémocrates et Verts) ont chacun présenté un candidat. Le résultat est une majorité absolue au Parti conservateur.

L’affaire est donc entendue. Le Royaume-Uni quittera l’Union, en principe au 31 janvier 2020. C’est à la fois un soulagement après 3 ans d’atermoiements et un sujet d’inquiétude. A la demande du Royaume-Uni, l’UE a accepté une période transitoire jusqu’en décembre 2020, pour permettre la négociation des « relations futures » entre le R-U et l’UE. Durant cette période les règles européennes s’appliquent au Royaume-Uni, mais celui-ci ne fait plus partie des institutions européennes.

Boris Johnson a exclus, dans la loi de retrait de l’Union européenne, toute demande de prolongation de ce délai. Il promet de négocier un accord avant fin 2020, ce qui est peu réaliste. Un accord de libre-échange met en général de 5 à 7 ans à se négocier. Les risques sont, soit d’un accord minimal, qui laisse de multiples problèmes en suspens, soit d’une sortie sans accord au 31 décembre.

Quelles seront ces « relations futures » ? L’accord de retrait prévoit un accord de libre-échange ambitieux. Il affirme que des engagements solides devraient garantir « une concurrence ouverte et loyale. » Mais deux éléments, présents dans l’accord négocié par Theresa May, ont disparu dans celui négocié par Boris Johnson : un droit de véto des parlementaires britanniquessur le mandat de négociation donné au Premier ministre, et la clause de « non-régression » qui assurait que les droits des travailleurs au Royaume-Uni après le Brexit ne pourraient pas être moins avantageux que ceux proposés par l’Union.

Deux orientations sont possibles sans que l’on connaisse les intentions de Boris Johnson. Soit, malgré ses déclarations tonitruantes anti-européennes, il se montre pragmatique et un accord de libre-échange voit le jour, où les marchandises seront contrôlées, mais où les normes techniques, sociales, environnementales européennes seront maintenues, pour faciliter les échanges. Un accord où des coopérations sont maintenues en matière militaire, d’échanges de jeunes, de recherche, de politiques industrielles.

Soit, cédant aux ultra-Brexiters et aux sirènes de Donald Trump, le R-U veut garder toute liberté en matière de normes et de fiscalité, ce qui est inacceptable pour l’UE. Cela reviendrait à avoir un voisin pratiquant le dumping social, écologique, fiscal. C’est le scénario de « Singapour sur Manche » L’Union européenne sans le Royaume-Uni sera affaiblie : elle perdra 13% de sa population, un de ses deux pays possédant une puissance militaire et un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies.

Quant à son poids économique, il dépendra des accords sur les « relations futures » Le départ du Royaume-Uni va en outre compliquer la gouvernance de l’Union. Les « Grands pays » (+ de 10% de la population de l’Union) : Allemagne, France, Italie, Espagne ne représenteront plus que 50% de la population. Des élargissements aux pays des Balkans augmenteraient encore le poids de « petits pays » et accroitraient ces difficultés. A l’heure où les grands défis – climat, environnement, technologies, défense, migrations – nécessitent une Europe puissante, l’Union perd avec le Royaume-Uni, de son poids et de sa cohésion. C’est l’objet de la « Conférence sur le futur de l’Union » qui s’ouvrira en janvier, de trouver les moyens pour renforcer ses institutions et les moyens pour faire face à l’avenir.

François Vié, président du ME62

Activités du Mouvement Européen Pas-de-Calais

Parlons d’Europe au lycée :

au 1er trimestre 2020, des
rencontres sont organisées dans 10 lycées du Pas-deCalais, chaque fois entre une centaine d’élèves et une
personnalité impliquée dans les institutions
européennes.

  • Lundi 13 janvier, Lycée Saint Dominique à Saint Omer : Benoit Dhailles, banque de France.
  • Vendredi 17 janvier, Lycée Condorcet à Lens : Hélène Flautre, ancienne députée européenne.

Livres

De Marion Van Renterghem « Mon Europe, je t’aime moi non plus : 1989-2019 » Stock

Suivre les questions européennes

Citizens’App : application sur votre téléphone pour être informé sur l’action du Parlement e.
Mouvement Européen-France : Europédagogie
Euractiv : « Infos de la semaine » newslettres@euractiv.com
Toute l’Europe : « hebdo : une semaine d’actu sur l’Europe » contact@lettres.touteleurope.eu
Institut Jacques Delors : « La Lettre » https://www.robert-schuman.eu/fr/inscription-newsletter
Confrontations Europe : « Interfaces » http://confrontations.org/publications/interface/

Meilleurs vœux
L’année 2019 se clôturera sur un bilan d’activités intensif,
avec une trentaine de manifestations : 10 réunions dans
des lycées, 1 dans une école, 2 dans des associations, 4
conférences, 2 voyages à Bruxelles, 1 à Strasbourg, nos
Défis européens à Arras et Bruxelles, 5 stands sur la voie
publique, 2 réunions d’adhérents, un barbecue … Merci à
tous pour votre participation à ce bilan et votre fidélité.
Le bureau de l’association vous souhaite une bonne année
2020.

Suivre le Mouvement Européen Pas-de-Calais 


Suivre les Jeunes Européens Arras

Adhérez, faites un don avant le 31 décembre.

Une attestation fiscale vous sera délivrée et vous permettra une déduction de vos impôts 2020.
J’adhère au Mouvement Européen, ou aux Jeunes Européens (si j’ai moins de 35 ans) en suivant
ce lien vers le site du ME-F. L’attestation fiscale sera délivrée par le ME-F. La première adhésion,
postérieure au 1er septembre, est aussi valable pour l’année civile suivante.
Je fais un don en suivant ce lien vers le site du ME-F.

Share This