12 participants, 14 inscrits absents. Il semble que la formule inhabituelle de la visioconférence, (ou le temps exceptionnellement beau), a dissuadé quelques participations.

François Vié, président du ME62, a fait une présentation de 25 minutes sur la pandémie: son irruption en Europe et les réactions diverses des Etats, l’action de l’Union européenne en matière sanitaire et en matière économique, traduite notamment par le plan d’urgence de soutien aux Etats,, puis la préparation des Européens à la crise économique annoncée. Sa conclusion, tout en déplorant les dégâts humains de la pandémie, est optimiste sur la construction européenne, qui pourrait faire un véritable saut vers plus d’intégration et de résilience, si le plan de relance tient toutes ses promesses. (Cf. un visuel  joint, plus développé que celui utilisé pour la présentation)

Hélène Flautre, ancienne députée européenne, Claude Maerten, ancien fonctionnaire européen et François Vié ont ensuite répondu aux questions:

Délais de mise en œuvre du plan: y a-t-il un risque de retards du fait des procédures  de la Commission ? François Vié souligne la rapidité exceptionnelle de réaction, jusqu’à présent, des institutions européennes pour mettre sur pied le plan d’urgence, puis le plan de relance.

Relance verte: Pour Hélène Flautre il s’agit d’un plan de relance et de résilience. Son architecture principale est celle du Pacte vert européen. Les investisseurs devront respecter la « taxonomie » européenne, c’est à dire agir dans les domaines vertueux pour la climat.

Ré-industrialisation: l’Europe sera-t-elle à l’avenir moins naïve vis à vis de la Chine ? Pour Claude Maerten, l’UE a de solides atouts dans l’économie internationale et se renforce actuellement par de nouvelles protections commerciales et une politique industrielle.

Comment agir pour que les valeurs et normes de l’UE soient respectées dans les échanges internationaux ? Pour Hélène Flautre, les accords commerciaux comprennent des clauses de respect de l’environnement et du climat, de respect des Droits de l’Homme,  y compris la mise en œuvre de sanctions. Le problème est que la mise en œuvre des sanctions éventuelles est décidée par les Etats.

Quels sont les projets concrets à venir ? François Vié en site quelques-uns: une Europe de la santé, un appui européen aux politiques nationales d’assurance chômage (SURE), l’opposition aux prises de contrôle par la Chine d’entreprises européennes, les projets industriels en matière de batteries et d’hydrogène, la rénovation thermique des bâtiments.

L’Europe peut-elle être plus pro-active à l’avenir ? Pour Claude Maerten, elle l’est lorsqu’elle a des compétences (exemples du marché intérieur, du commerce internationale, de la monnaie) Mais en politique étrangère, ce sont les Etats qui décident. Pour Hélène Flautre, il manque une dimension communautaire à la politique étrangère européenne.

Frontières extérieures de l’UE: fermera-t-on à nouveau les frontières extérieures si de nouveaux foyers se déclarent dans les pays non-européens ? Pour Claude Maerten, et Hélène Flautre, la première vague du Covid-19 a montré la nécessité de coordination plus étroite. Mais l’efficacité n’est pas de fermer des frontières, mais de surveiller les « clusters » et de tracer les personnes contaminées.

 

Visuel « L’Europe face au coronavirus » version longue

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